L’activité brassicole, principale activité industrielle à Schiltigheim, a également permis l’implantation de malteries ou de tonnelleries.
Si Schiltigheim a changé à plusieurs reprises de propriétaires au Moyen-âge et à l’époque moderne dans le cadre du système féodal les sources nous permettent d’établir que les principales activités étaient liées en 1700 aux métiers de cultivateurs (au nombre de 43) et de bouchers (27). Cela s’explique, évidemment, par la proximité de Strasbourg qui profite d’ailleurs à Schiltigheim dans cette phase préindustrielle comme dans la suivante.
La boucherie apparaît donc comme une première activité centrée sur la ville : les troupeaux sont engraissés dans cette proche banlieue de Strasbourg à divers endroits : rue Principale, ou encore près de la Mairie actuelle, mais aussi, fin XVIIIème siècle au niveau de la Vogelau actuelle sous l’impulsion d’un certain Burger, véritable entrepreneur.
L’implantation des brasseries
L’activité brassicole est ancienne à Schiltigheim car les aubergistes brassaient eux-mêmes leurs bières. Les sources mentionnent fin XIVème siècle « Le Cor au Cerf » et « La Couronne ».
Les brasseries Espérance, Pêcheur, Schutzenberger, Perle quittent Strasbourg et s’installent à Schiltigheim à partir de la fin du XVIIIème siècle en quête d’espace et notamment de place pour une fermentation de meilleure qualité dans ce qui vont devenir les fameuses galeries souterraines schilickoises, redécouvertes récemment ! Adelshoffen est, quant à elle, la seule brasserie d’envergure née à Schiltigheim. Ces brasseries feront de Schilitigheim la « Cité des Brasseurs », une véritable capitale de l’activité brassicole.
Les autres secteurs industriels
Les Malteries
La transformation de l’orge en malt (le maltage) est la première étape de la fabrication de la bière. Les brasseries (Espérance, avec la famille Hatt en 1857 ou Fischer dès 1860) avaient le plus souvent leurs propres malteries, mais ils y en avaient plusieurs disséminées dans Schiltigheim (malterie Auguste Jung, rue principale au niveau de l’actuelle caserne de la Protection civile, malterie Jacques Treyen, route de Bischwiller sur le site de l’actuelle Mairie).
Tonneliers et chaudronniers
Ces métiers sont aussi liés à l’activité brassicole avec notamment la corporation des tonneliers-brasseurs au XVIIIème s. Charles Fruhinholz avait un atelier rue du Barrage (sur le site de l’actuel Lycée Aristide Briand) début du XIXème s. Face au succès il a été contraint de « délocaliser » son activité rue du Canal ; son entreprise (Société Alsacienne de Tonnellerie Mécanique) aura une renommée mondiale fin XIX ème et début XXème s.
La chaudronnerie remplace progressivement la tonnellerie et là encore des entreprises schilickoises s’illustrent tels que les établissement Chautodest (rue des Petits-Champs) ou les ateliers de construction fondés par F. Mock et Jules Kilian (route de Brumath).
L’industrie frigorifique : Quiri
Fondée par la famille Goetz au départ marchand de bois puis malteur, « l’atelier de construction d’appareils mécaniques » devient en s’associant avec Jean Quiri, en 1876, la société « Quiri et Cie » qui sera à la pointe des installations frigorifiques et aura un succès réel dès le début du XXème s. avec des prestations de prestiges à St Pétersbourg (patinoire du Jardin d’Hiver en 1914) et à Berlin. La société a quitté Schiltigheim pour Duttlenheim mais elle reste pilote dans son domaine et a étendue sa présence dans le monde notamment en Chine dernièrement (à Dalyan).
L’industrie alimentaire
Secteur florissant à Schiltigheim avec notamment l’entreprise Ungemach qui s’installe à Schiltigheim en 1888. Outre l’épicerie en gros, elle diversifie rapidement ses activités (conserves, torréfactions des cafés, confiserie, commerce des produits coloniaux…). La figure de l’emblématique Léon Ungemach à l’origine de la cité-jardin qui porte son nom dans le quartier du Wacken laisse deviner de la volonté paternaliste de l’entreprise.
Les artisans du bois
Longtemps ces activités liées au bois ont profité de l’activité brassicole. Il semble que l’industrie du bois se soit développée au milieu du XIX ème s. avec l’installation d’un « Bas-port » sur l’Aar pour le cheminement du bois par flottage. Parmi tous ces métiers du bois tous aussi honorables subsistent deux noms de renommée :
– La Fabrique Emile Jacquemin qui installée rue Saint Charles à Schiltigheim à partir de 1894 sera la première équipée d’une machine à vapeur.
– La Famille Buckenmeyer avec notamment Ernest Buckenmeyer, sculpteur qui a marqué son époque : on parle même d’un « style Buckenmeyer ».