8
mar.
spectacle Culture
Cinéma "Y’à qu’à pas baiser !" + Débat

20h, Cheval Blanc

Film documentaire de Carole Roussopoulos
Durée 17 minutes – France – 1971
! Ce film contient des images d’un avortement !

Entrée libre

©tënk

Cinéma

Le film est un tract, le cri de celles qui, en pleines Trente Glorieuses, ne veulent plus être cantonnées aux rôles de ménagères ou de femmes-objets représentées par la télévision. Face à ces hommes qui critiquent la création d’un «marché commun de l’avortement», Carole Roussopoulos filme des femmes qui parlent librement de leur plaisir et qui disent ce qu’elles veulent : disposer librement de leur corps. Jusqu’à l’aspiration de l’embryon, elle filme ce qui alors ne se montre pas, ne se dit pas. Film fondateur, Y’a qu’à pas baiser ! révèle le combat de celles qui veulent libéraliser l’avortement et la contraception.
Il montre des femmes qui s’entraident, échangent leurs savoirs, fabriquent les images qui sont faites d’elles. 50 ans plus tard, l’arrêt Roe vs Wade garantissant depuis 1973 le droit à l’avortement aux États-Unis vient d’être abrogé par la Cour suprême. La lutte, elle, continue.

Carole Roussopoulos, pionnière de la vidéo, fondatrice du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir avec la comédienne Delphine Seyrig, a réalisé plus de cent films. Elle est connue pour son engagement dans les luttes féministes. Née à Lausanne, elle s’installe à Paris en 1967 et fonde en 1969 le collectif de vidéo militante « Vidéo Out ». Dès lors, elle ne cesse de donner la parole aux « sans-voix », opprimé·es et exclu·es. S’inscrivant dans le sillage de Mai 68, ses sujets de prédilections sont les grandes luttes : ouvrières, anti-impérialistes, homosexuelles et surtout féministes. Avec Delphine Seyrig, elle coréalise deux pamphlets humoristiques : « Maso et Miso vont en bateau » (1975) et « S.C.U.M. Manifesto » (1967). Entre 1973 et 1976, Carole Roussopoulos enseigne la vidéo à l’Université de Vincennes. En 1999, elle réalise « Debout ! », un documentaire sur le mouvement de libération des femmes de 1970 à 1980. À la fin de sa vie, elle termine un documentaire éponyme sur son amie Delphine Seyrig, rendant ainsi hommage aux convictions d’une actrice engagée.

Débat

Avec l’association Osez le féminisme !
Les membres de l’association inviteront le public à échanger autour du film, tout en faisant écho à l’actualité.

En 2009, la réforme Bachelot prévoyait des coupes budgétaires pour le Planning familial : une pétition d’ampleur mobilise largement la société française. A la suite de cette mobilisation, une dizaine de jeunes femmes se retrouvent le 5 avril 2009 chez l’une d’entre elles et décident de créer une nouvelle organisation féministe. Elles choisissent le nom “Osez le féminisme !”, laissant de côté “les clitoridiennes”… L’association grandit très vite, lance un journal et organise un premier week-end de formation à Lyon : Osez le féminisme ! est née.

www.osezlefeminisme.fr