En novembre, une campagne engagée contre les violences faites aux femmes à Schilick
Publié le 24 octobre 2022

Le 25 novembre est la « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes ». la Ville de Schiltigheim a décidé de participer activement à cette journée de sensibilisation, en mettant en place une campagne de grande envergure sur son réseau d’affichage, pendant tout le mois de novembre.

La symbolique de la journée du 25 novembre a été instauré en 1999 par l’ONU, en mémoire des trois sœurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées sur les ordres du chef d’État, Rafael Trujillo.

La prévention, essentielle dans la lutte contre les violences

Cette journée permet de rappeler que :

  • La violence contre les femmes est une violation des droits de l’homme.
  • La violence contre les femmes résulte d’une discrimination à l’égard des femmes, tant dans le droit que dans les faits, ainsi que de la persistance d’inégalités entre hommes et femmes.
  • La violence contre les femmes a de lourdes conséquences et peut empêcher la réalisation de progrès dans certains domaines, comme l’élimination de la pauvreté, la lutte contre le HIV/sida et la paix et la sécurité.
  • La violence contre les femmes est un problème mondial. Jusqu’à 70% des femmes sont victimes de la violence au cours de leur vie.

Elle rappelle enfin que la violence contre les femmes et les filles n’est pas inéluctable et sa prévention est non seulement possible mais essentielle. C’est sur ce dernier principe que la Ville de Schiltigheim a décidé de participer activement à cette journée de sensibilisation, en mettant en place une campagne engagée sur son réseau d’affichage.  

 Des messages chocs, pour éveiller les consciences

Ainsi, tout le mois de novembre, « une série de messages pensée pour interpeller sera installée dans la ville. L’objectif est de bousculer les consciences. Les mots ont un poids ; les chiffres ont été vérifiés et prouvent le propos », explique Corine Dulaurent, Conseillère déléguée aux violences faites au genre humain. La couleur dominante en est le violet, symbole du féminisme. La typographie utilisée détient un « look » punk-rock, qui rappelle un phénomène de culture alternative : les groupes musicaux féministes des années 90, comme les Riot Grrrl, qui dénoncent entre autres dans leurs paroles les viols et violences domestiques.

Slogans de manifestation et collages féministes

Du 1er au 30 novembre, sur le réseau MUPI Senior, quatre messages différents, inspirés de slogans de manifestation et des collages féministes (placardés sur les murs de villes françaises de façon exponentielle ces dernières années) seront affichés. Ils sont systématiquement associés à une statistique parlante, issue d’études du ministère de l’intérieur, d’enquêtes de l’INSEE ou encore du Défenseur des droits.

Pour insister une fois de plus et ne pas laisser le message s’essouffler, une campagne sur le réseau Junior (format « sucette » des abris de bus) est prévue lors de la semaine du 25 novembre avec quatre autres visuels (gardant la même identité graphique). Elle insiste sur les statistiques, comme une preuve indéniable qu’en France en 2022, malgré les avancées, tout reste à faire. Une phrase misogyne, que l’on peut entendre communément, constitue l’accroche ; le visuel est finalisé par une interpellation à l’attention du passant « et ça, ça ne vous choque pas ? »

« A nos mortes » :
106 femmes tuées en France en 2022

Enfin, comme un dernier coup de massue, aussi brutal que la situation, un dernier visuel format Junior, sera apposé sur le point information de la mairie et au sein du bâtiment, comme un symbole.  « A nos mortes », reprenant la formule communément utilisée pour les soldats morts au combat pour notre pays, rend hommage aux 106 femmes tuées en France en 2022 (du 1er janvier au 14 octobre), des mains d’un compagnon, ex-compagnon ou d’un proche.

Cette campagne se veut volontairement choquante au vu de l’abomination qui existe toujours et qui perdure. Elle empêche de détourner le regard de la situation, ou de la minimiser. Avec en toile de fond un appel urgent : assez. Les violences faites aux femmes ne devraient plus appartenir à notre temps, elles doivent cesser.